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Jean Bertolino

Les sous sols de Paris, ce n'est pas seulement le réseau des métropolitain qui mobilise chaque nuit pour son entretien quinze cent employés de la RATP. Ce ne sont pas seulement les deux mille kilomètres d'égouts entretenus par cinq cent égoutiers. Ce sont aussi les dédales de corridors qui conduisent à des carrières souterraines désaffectées et aux catacombes où gisent plus de six millions de squelettes. Une capitale des morts sous celle des vivants. C'est de ce sous sol que l'on a jadis extrait les matériaux pour édifier le vieux Paris.

Et bien, savez-vous que chaque nuit, bravant les lois qui interdisent l'accès public dans ce lieu souterrain, des originaux pénètrent clandestinement dans ces sous sols parisiens, hantent les galeries obscures, recherchant la proximité morbide des ossuaires. On les appelle les cataphiles.

Tous viennent là pour donner libre court à leurs fantasmes. Les plus pacifiques comme vous allez le voir, organisent de fausses messes noires, des défilés en cagoules style Ku Klux Klan, des spectacles pornographiques. Puis il y a les bandes violentes qui s'affublent de noms inquiétants. Dans la pénombre rôdent la Gestapo des Ondes, les Dépouilleurs, les Skins déjà tristement célèbres en surface, et enfin la Securitate qui a fait son apparition sous Paris durant les événements de Roumanie. Il y a même dans certaines carrières des soirées très BCBG où se retrouve la jeunesse la plus branchée de la capitale.

Il a fallu à Denis Vincenti et Jean-Claude Fontan de nombreuses nuits blanches dans les ténèbres pour filmer la faune étrange des sous sols de Paris. Voici leur reportage.


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